Savais-tu qu’au 19ème siècle les médecins masturbaient les femmes pour soigner leur “hystérie” ? que l’anatomie du clitoris n’a été modélisée qu’en 2004 ? que le cerveau des femmes se modifie pendant la grossesse ?
Les tabous et mystères entourant les femmes, leur corps, leur sexualité sont encore nombreux. Dans cet article, j’espère te faire découvrir des faits surprenants au sujet des femmes.
Une femme tombe plus facilement malade après l’ovulation
Après l’ovulation, l’hormone majoritairement présente dans le corps de la femme est la progestérone. Cette hormone prépare le corps à une éventuelle grossesse : la paroi de l’endomètre s’épaissit pour aider à la nidification, la chaleur corporelle augmente pour que le développement de l’embryon se passe au mieux,…
Afin d’éviter que le corps ne considère un embryon fraîchement implanté comme un corps étranger et ne le rejette, la progestérone fait baisser les défenses immunitaires de la femme.
Ainsi, nous avons plus de chances de tomber malades pendant cette période ! Le savais-tu ?!
Tu peux retrouver plein d’infos sur les liens entre cycle hormonal et immunité féminine sur ce lien.
Une femme naît avec un stock d’ovocytes pour toute sa vie !
Contrairement aux hommes qui produisent les spermatozoïdes en continu à partir de la puberté, les femmes naissent avec leur stock d’ovocytes.
Les bébés filles ont environ 1 million d’ovocytes dans leurs minuscules ovaires à la naissance ! Incroyable non ?
Ce stock diminue jusqu’à la puberté (on considère qu’une adolescente a environ 400 000 follicules lorsque ses cycles démarrent), puis réduit encore à chaque ovulation. Pour un ovocyte mature libéré à chaque ovulation, il y en a environ 600 qui ont entamé leur croissance mais qui ne vont pas jusqu’à la maturation et dégénèrent). Les ovulations cessent lorsque le stock est épuisé : c’est la ménopause.
Tu peux creuser le sujet de la réserve ovarienne en cliquant ici.
Le cerveau d’une femme se modifie pendant la grossesse
Toutes les femmes enceintes le constatent : pendant la grossesse on a parfois l’impression de devenir bête, de tout oublier, de chercher ses mots… Et bien ça s’explique ! Pendant la grossesse, des IRM ont montré que la taille et la substance de matière grise de la femme se modifie. Le cerveau s’adapte à la nouvelle condition de la femme : son future rôle de mère. Les chercheurs ont notamment constaté une réorganisation de l’activité neuronale permettant de créer l’attachement de la mère à son futur enfant. Cela ne veut pas dire que la femme devient moins intelligente, mais que son cerveau se réorganise.
Les études n’ont pas encore démontré si le cerveau reprend sa structure “normale” par la suite.
Retrouve plus de détails techniques sur cette étude sur ce lien.
La libido des femmes augmente à l’approche de l’ovulation
Si tu ne prends pas de contraception hormonale, tu as sûrement remarqué que tu as plus envie de câlins à certaines périodes de ton cycle ? C’est normal ! Biologiquement parlant, toutes les races présentes sur cette planète n’ont qu’un seul objectif : perdurer ! Et pour perdurer, il faut procréer. Et comme le corps est très bien fait, tes hormones t’incitent à te rapprocher d’un mâle pour te reproduire au moment où tu es fertile ! C’est pour ça que ta libido est en général plus forte lorsque tu ovules.
(As-tu lu mon article sur la symptothermie ? Cette méthode de contraception naturelle te permet d’observer tes cycles, de savoir quand tu es fertile et quand tu ne l’es plus !)
Là on parle du schéma purement biologique lié à l’instinct de reproduction, mais si ta libido est tout le temps haute : enjoy !
Le clitoris n’est représenté dans les manuels scolaires que depuis 2018
Longtemps uniquement ramené à son gland, le clitoris est enfin représenté dans sa globalité dans les manuels scolaires (depuis 2018) !
Tu sais, le gland du clitoris c’est le petit bout de chair qui se cache dans un capuchon de peau à l’intersection supérieure de tes petites lèvres et qui est hyper sensible quand on le titille…
Si les scientifiques s’intéressent au sujet depuis le 16ème siècle, il aura fallu attendre les travaux de l’urologue Helen O’Connell en 1998 qui ont permis décrire en détails l’anatomie du clitoris.
Sur ce schéma on voit bien qu’il est bien plus complexe et complet que son simple “gland”.
Il faut aussi souligner le travail de recherche et de médiatisation de cet organe de la gynécologue (française de surcroît !) Odile Buisson. En 2004 elle a eu l’idée géniale de réaliser des échographies de couples en plein coït ! Elle a ainsi pu faire réaliser une modélisation de l’organe en 3D.
C’est aussi grâce à ses recherches qu’on a compris que le fameux “point G” correspond en fait la zone interne du clitoris stimulée par la pénétration !
La cup (ou coupe menstruelle) a été brevetée en 1937 !
C’est à Leona Chalmers que l’on doit cette révolution dans notre hygiène menstruelle ! Bon…entre 1937 et les années 2000, on n’a pas beaucoup entendu parler d’elle. En effet, la pauvre Leona s’est fait couper l’herbe sous le pied par l’arrivée en trombe des tampons jetables. En parallèle de ça, la seconde guerre mondiale a aussi joué contre elle avec la réquisition des stocks de caoutchouc. Or c’était le matériau utilisé pour fabriquer son dispositif.
Acharnée, Leona Chalmers relance son projet en 1957, qui fait un nouveau flop en raison du puritanisme américain et des restrictions publicitaires. Une autre entreprise commercialise une cup en 1987 mais c’est un nouvel échec car le latex utilisé est mal toléré par les utilisatrices.
Depuis les années 2000 et grâce à l’avènement du silicone médical, la cup a enfin une vraie place dans le monde de l’hygiène menstruelle !
Le scandale sur la composition des tampons quelques années plus tard a également bien poussé son succès. Le karma ?!
Toutes les femmes sont “fontaine” (oui, même toi)
Très mise en avant dans le milieu du porno, la femme fontaine attise toutes les curiosités. Les émissions dites “fontaine” (aussi appelées “squirt”) sont l’expulsion d’un liquide similaire à de l’eau lors de l’excitation sexuelle. Le phénomène a été très peu étudié, ce qui l’entoure d’une aura de mystère…et de fantasmes.
Physiologiquement il se passe quoi ?
Lors d’un rapport sexuel, les va-et-viens stimulent la vessie et les glandes para-urétrales (aussi appelées glandes de Skène). Selon la sensibilité de chacune, la position, la forme et l’orientation du corps pénétrant, cela peut déclencher une réaction mécanique. Lorsque ça se produit, les glandes sécrètent un liquide semblable à de l’eau qu’elles envoient dans la vessie. Si tu as déjà expérimenté le squirting, tu as sûrement eu l’impression d’une très très forte envie d’uriner ! C’est normal car ce liquide est expulsé par le méât urinaire (le même orifice que pour l’urine).
Des chercheurs se sont penchés sur la question. Ils ont conclu de leurs études que les femmes dites “fontaines” n’ont aucune particularité anatomique ou physiologique qui les différencie des autres. Nous avons toutes la capacité à générer une émission fontaine. Certains sites et ouvrages proposent des exercices pour l’expérimenter, clique ici si ça t’intéresse.
On associe souvent ce phénomène à l’éjaculation féminine. Or ce sont deux concepts différents. L’éjaculation féminine est elle aussi un fluide produit par les glandes de Skène mais elle est évacuée par de petits orifices aux abords du méât et ne passe donc pas par la vessie. Par ailleurs, son volume est bien inférieur et on peut éjaculer sans même s’en rendre compte.
Il faut aussi dissocier la notion d’émission fontaine et l’orgasme. Comme on l’a vu, il s’agit d’un phénomène purement mécanique. Il n’est donc pas induit par le plaisir. En revanche, il peut en provoquer.
Une femme a couru un marathon sans protection périodique
Kiran Gandhi, musicienne d’origine indienne a fini le marathon de Londres 2015 en 4 heures 49 minutes et 11 secondes. Or ce que le monde entier voit à l’arrivée, ce n’est pas sa performance sportive, mais la tâche de sang entre ses jambes. Elle en est ravie ! Car si elle a choisi de courir sans protection, c’est pour soulever le tabou des règles et montrer son soutien à toutes les personnes qui n’ont pas accès à des protections périodiques (la précarité menstruelle touche plus de 5 millions de personnes de par le monde).
Dans un texte paru en juillet 2016, elle évoque la stigmatisation dont sont victimes les femmes. C’est selon elle le fait que les femmes ne soient pas libres d’évoquer ce que traverse leur corps, notamment pendant leurs règles. La gêne qu’elles ressentent lorsqu’elles doivent en parler engendre des tabous et davantage d’incompréhensions. Cela peut même les mettre en danger si elles ont un problème médical dont elles n’osent pas parler.
Elle a créé l’ONG Binti International pour oeuvrer à réduire la précarité menstruelle en facilitant l’accès aux protections périodiques afin que toutes les filles et femmes du monde puissent aller à l’école ou au travail pendant leurs règles.
Le sang des règles pourrait soigner des maladies
Le sang menstruel est actuellement l’objet d’études poussées de chercheurs de par le monde. On a en effet découvert qu’il contient des cellules souches (en plus des autres éléments que je te détaille dans mon article sur le flux instinctif libre).
Une cellule souche, c’est une cellule “neutre”, qui n’a pas encore de “destination”. Ce sont un peu les cellules mères des autres cellules. Elles se renouvellent et se multiplient à l’infini. Leurs facultés d’adaptation et de renouvellement en font des alliés pour le traitement de certaines maladies ou affections qui atteignent et dégradent les cellules, notamment certains cancers, les grands brûlés, les lésions de la cornée,…
En 2007, des chercheurs ont découvert des cellules souches dans le sang menstruel. La particularité de ces cellules souches est leur potentiel de multiplication beaucoup plus rapide que les autres. Par ailleurs, elles sont très polyvalentes (elles peuvent générer 9 types de tissus différents) et leur prélèvement est non invasif. Des études précliniques ont prouvé leurs effets thérapeutiques sur des pathologies du foie, sur le diabète, les accidents vasculaires cérébraux, la dystrophie musculaire de Duchenne, les maladies liées aux ovaires, l’infarctus du myocarde, le syndrome d’Asherman, la maladie d’Alzheimer, les lésions pulmonaires aiguës, les plaies cutanées, l’endométriose, et les maladies neurodégénératives ! Ces résultats sont donc très encourageants.
Pas de traitement miracle pour le moment même si les études cliniques sont en cours. Cela pourrait quand même faire changer le regard que la société porte sur les règles !
Le vibromasseur a été inventé en 1883 par un médecin fatigué de masturber ses patientes
Au 19ème siècle, en Europe mais également aux États-Unis, dans une société très ancrée dans la religion, les rapports sexuels ont un but exclusif de reproduction. La sexualité est assimilée au pêché et on considère les femmes qui ressentent ou expriment des besoins charnels comme malades.
Les symptômes décrits par les femmes sont diagnostiqués comme de l’hystérie. À l’époque, c’est un diagnostic fourre-tout pour les pathologies féminines que la science n’arrive pas à expliquer.
Les médecins et sages-femmes de l’époque leur prodiguent un “massage de la vulve” pour les calmer. On appelle cette technique la “stimulation dactyle”. En d’autres mots : ils les masturbent !
En 1883, le Dr Joseph Mortimer Granville, atteint de douleurs au poignet à force de traiter ses patientes, invente un dispositif mécanique avec un moteur à vapeur pour travailler à sa place. Le “marteau de Granville” est né !
Je trouve qu’il ressemble plutôt à un instrument de torture que de plaisir, pas toi ?
Peu de temps après, en 1905, le premier vibromasseur à usage domestique voit le jour.
Je ne peux pas m’empêcher de partager avec toi ce que j’ai appris pendant mes recherches.
Cléopâtre se serait fait du bien avec un rouleau de papyrus dans lequel elle aurait enfermé des abeilles ! Je te laisse imaginer !